Quand on pense à l’hypnose pour l’arrêt du tabac, il y a une espèce de posture malsaine, qui consiste à croire, comme pour la pilule miracle et ses « -10kg sans bouger du canapé » que tout va se faire sans nous.
C’est d’ailleurs pour ça que j’ai longtemps eu du mal à accompagner les personnes qui souhaitaient arrêter la cigarette.
« Je viens pour que vous me fassiez arrêter de fumer ». Genre je suis la fée clochette, j’ai une baguette magique, je vais vous arroser de poussière d’étoiles et vous allez décoller. Lol !
Première étape, comprendre que la réponse à tous vos désirs n’est pas à l’extérieur, mais à l’intérieur de vous. Arrêtez de vous mentir, en vous faisant croire que les choses peuvent apparaître ou disparaître de votre vie, comme par magie.
La réalité, c’est que sans vous, sans votre implication, il ne peut rien se passer.
Ce qui m’amène naturellement à la première et incontournable étape du processus de changement.
Clé n°1 : Décider et s'engager
Comme je l’ai dit, il est vain de compter sur les autres, ou d’attendre le sauveur ou celui qui fera le job à votre place. Parce que c’est votre vie, c’est aussi votre problème et surtout votre choix.
Et je dis bien votre choix. Vous avez choisi de fumer et chaque jour qui passe, vous renouvelez ce choix.
Libre à vous maintenant d’en poser un autre.
Questionnez-vous : avez-vous déjà arrêté ? Si oui, qu’est-ce qui vous a fait reprendre ? Si non, qu’est-ce que vous attendez ? Qu’est-ce que vous vous racontez comme excuse ?
Dernièrement un client m’a confié avoir arrêté tout seul pendant 2 ans. Magnifique !!! Et puis lors d’une soirée il a voulu tester une cigarette pour voir s’il allait rechuter. C’était quoi le plan ? C’était quoi l’objectif derrière cette décision vraiment stupide ? Se prouver qu’il ne pouvait pas lutter ? Que la cigarette aurait le dernier mot ? Qu’il était trop faible ?
Alors je vous demande, quel genre de pacte allez-vous passer avec vous-même ? Et comme vous l’avez compris, c’est vous qui fixez les règles du contrat et l’objectif à atteindre. C’est plutôt une bonne nouvelle alors choisissez bien…
Après il y a ceux en mode, « je vais essayer d’arrêter… » Alors excusez-moi, mais « essayer » c’est juste le synonyme de « ne rien faire ».
Avez-vous déjà « essayé » d’être guéri ? Parce que dans les faits, il n’y a que deux états: soit vous êtes guéri soit vous ne l’êtes pas? Etre guéri à 30% ou même à 60% ça n’existe pas. Imaginez votre médecin vous annoncer que vous êtes en rémission, mais à 60% seulement. Auriez-vous l’impression d’être sorti d’affaire ? Pas vraiment, n’est-ce pas ?.
Et bien c’est la même chose avec vos choix.
Soit vous décidez d’arrêter et vous l’actez, soit vous décidez de continuer et vous assumez. Mais pas d’excuses, « j’ai essayé mais je n’y suis pas arrivé ». Genre c’est pas de ma faute !
Autre question: combien de temps avez-vous « essayé » ?
2 jours, 2 semaines, 2 mois ? Et c’est là que rentre en scène l’engagement.
Beaucoup d’entre nous, allons décider sans nous engager. Un peu comme les bonnes résolutions de début d’année qui ne durent… que le mois de janvier !
Alors arrêtez de vous trouver des excuses, et une bonne fois pour toute DE-CI-DEZ de ce que vous voulez vraiment pour vous et engagez-vous, jours après jours vers votre réussite.
Maintenant que vous avez décidé et choisi d’arrêter de fumer, il est vital de consolider votre engagement en développant la clé n°2.
Clé n°2 : Définir votre idéal
Sans objectif, sans but à atteindre, la motivation s’effrite voire s’effondre et se transforme en « à quoi bon ».
Si vous vous mettez à la course à pieds parce que le docteur vous l’a dit, parce que vos copains vous ont poussé, parce que tout le monde le fait, vous n’allez pas tenir longtemps.
En revanche, le coureur qui prépare le marathon, il sait pourquoi il est dehors par -2° un dimanche matin. Il sait pourquoi il a quitté son lit bien chaud, pourquoi il va courir tout seul dans le froid.
Il sait… qu’il est celui qui court le marathon ! Chaque entraînement le rapproche de son rêve, de son idéal et ça fait toute la différence quand les pensées « c’est dimanche, reste au lit, il fait froid » vont le traverser.
Parce qu’au début, quand vous aurez arrêté de fumer, vous allez continuer d’avoir des pensées qui vous disent « et si j’en prenais une » ou « là j’ai vraiment besoin d’une clope », etc.
Si vous ne savez pas pourquoi vous avez arrêté et surtout vers quelle version de vous-même vous vous dirigez, ça va être compliqué de résister.
Alors je vous invite à vous demander : à quoi aspirez-vous vraiment ? Que va vous apporter ce sevrage ?
Evitez les réponses de surface comme par exemple « c’est pour ma santé », « ça me coûte trop cher ». Elles sont juste là pour noyer le poisson !
Parce que si vous arrêtiez vraiment pour l’une de ces raisons, ce serait déjà fait. Parce que vous savez déjà que la cigarette vous tue à petits feux, vous savez déjà que vous êtes essoufflé quand vous montez les escaliers, vous savez déjà ce qu’elle vous coûte tous les mois et pourtant vous continuez.
Alors qu’est-ce qui pourrait être suffisamment important pour vous, pour que vous arrêtiez définitivement ?
Je vais vous donner un exemple, le mien.
J’ai arrêté parce que j’étais enceinte de 4 mois et que plus les semaines passaient, plus je culpabilisais d’intoxiquer mon bébé. Et ça, ça ne collait pas du tout avec l’idée que j’avais de la mère idéale, et moi je voulais absolument être une « bonne mère ». C’est cette vision, ce rêve de la « bonne mère » qui m’a inspirée et permis, du jour au lendemain, d’en finir avec la cigarette. Aussi simple que ça.
Notre cerveau se focalise toujours sur un but à atteindre, il en a besoin. Si je ne lui en donne pas, il va revenir naturellement à ce qui existe déjà : nos bonnes (et moins bonnes) vieilles habitudes.
En consultation, pour expliquer ce principe, j’utilise souvent l’image du taxi.
Si je monte dans un taxi et que le chauffeur me demande « où voulez-vous aller madame ? » et que je réponds « je ne veux pas aller au restaurant, je ne veux pas aller au cinéma, je ne veux pas aller au travail, etc ». Le chauffeur va se retourner et me dire, « Ok, j’entends mais ça ne me dit toujours pas où vous voulez aller ! » Et il ne démarrera pas.
Donner la destination à votre cerveau, c’est à dire imaginer, ressentir tout ce que ce nouveau comportement va vous apporter, permet à votre chauffeur intérieur de vous y conduire.
L’idée est donc de formuler précisément qui vous allez être demain, quel sera votre nouvelle vie sans la cigarette et surtout qu’est-ce que ça va ajouter de bien plus beau et de bien plus grand à votre vie que ce que vous expérimentez déjà.
Clé n°3 : Créer de nouvelles routines
Maintenant que vous avez ciblé et définit votre objectif, votre idéal de vie. Attaquons-nous aux vilaines habitudes.
En effet, il y a des moments où vous fumez comme un robot. Comme si c’était automatique, sans que vous n’ayez réellement besoin de le décider.
Par exemple la cigarette que vous fumez avec le café à la fin du repas, ou celle que vous prenez machinalement au réveil.
Pour se simplifier le travail, le cerveau adore créer des associations (café et cigarette, réveil et cigarette, etc.). L’idée est donc d’identifier, dans votre journée, quelles vont être ces routines auxquelles vous êtes soumis. Une fois ces dernières identifiées, il ne vous restera plus qu’à les transformer pour instituer une nouvelle habitude.
Par exemple, arrêtez le café en fin de repas et remplacez-le par un thé ou une tisane. Pour la cigarette du matin, levez-vous et filez directement à la douche. Si vous aviez l’habitude de fumer avec vos collègues à la pause, décalez celle-ci, ou prenez-la avec un autre groupe. A vous de trouver ce qui vous convient le mieux.
Au bout d’un mois, vos nouvelles routines auront permis un reset de votre cerveau et vous pourrez à nouveau boire votre café en fin de repas sans que votre corps n’appelle en même temps la cigarette.
Clé n°4 : Identifier votre besoin inconscient
Vous avez changé vos habitudes ? Super ! Devinons maintenant les attentes de votre inconscient.
Nombreux sont ceux qui viennent en consultation en pensant que s’ils se débarrassent du geste, leur problème sera réglé. Malheureusement une addiction ne se résume pas uniquement à une succession de routines ou à un geste machinal. Ce serait trop beau !
Fumer, pour votre inconscient, c’est surtout un moyen rapide et efficace de combler l’un de vos besoin. Un peu comme le doudou des tout-petits qui possède le super pouvoir de les rassurer, de les apaiser ou de leur tenir compagnie. On est d’accord que si vous preniez leur peluche elle n’aurait aucun de ces effets sur vous. Normal, doudou et cigarette n’ont que le pouvoir que VOUS leur donnez.
Il va donc être nécessaire de comprendre pourquoi vous fumez ? Quel besoin cela vient combler chez vous ?
Certains me disent, que la cigarette leur permet de faire une pause, de prendre 5 minutes pour souffler, de s’extraire du brouhaha familial, de se détendre, ou encore de leur donner une certaine contenance en société.
Donc si vous avez besoin de pauses régulières, d’avoir du temps pour vous, de vous détendre quand vous rentrez chez vous ou tout autre chose, il vous faudra trouver un nouveau moyen de répondre à cette demande.
Sinon, votre inconscient, qui ne veut que votre bien, vous ramènera à la seule option facile et disponible qui vous permette d’obtenir ce super pouvoir : la cigarette !
Clé n°5 : Changer d'état d'esprit
Cette dernière clé est avec la première, sans doute la plus importante. En effet, c’est votre état d’esprit, c’est à dire ce que vous pensez, qui va conditionner vos actions.
Une phrase de Mark Twain que j’aime beaucoup résume assez bien cette loi naturelle:
« Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. »
Si vous pensez que vous n’allez pas y arriver, que c’est trop dur, que vous allez perdre quelque chose, que ça va vous manquer et j’en passe, et bien à la première difficulté, ou expérience stressante vous allez baisser les bras.
Pour continuer avec les citations inspirantes, je vous invite à méditer sur cette phrase de Churchill : « Agissez comme s’il était impossible d’échouer ».
Parce-que plus vous y croyez, plus vous le voulez et plus vous avez de chance de réussir.
Et je vous garantie que ça marche. Je l’ai testé moi-même.
A 20 ans, je prépare le concours de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers. Je suis en maths spé et c’est ma deuxième année de classes préparatoires. Je ne fais pas partie des favoris, loin de là. Pour beaucoup, réussir le concours la première fois qu’on le tente, c’est comme jouer au loto, et nombreux se préparent à retaper leur année. Je ne sais pas si vous connaissez le rythme des classes prépa mais pour faire court, c’est juste l’enfer ! Aussi, c’était inenvisageable pour moi, de jouer les prolongations. Echouer au concours n’était tout simplement, pas une option. Résultat, je l’ai eu du 1er coup !
Je vous invite donc à observer vos pensées et à identifier celles qui créent des tensions internes. Ne laissez pas vos scénarios catastrophes vous faire peur, diminuer votre motivation. Au contraire pensez à tout ce que vous allez accomplir, à la personne que vous allez devenir, à tous les rêves que vous allez concrétiser.
Et martelez-vous sans cesse : « échouer n’est pas une option ! »
Conclusion
Arrêter la cigarette est pour certains une épreuve, pour d’autres un défi.
C’est de mon point de vue, un véritable cheminement intérieur qui fait naître la fierté, consolide l’estime de soi et concrétise la liberté.
Et quand il s’agit de liberté, rien n’est trop éprouvant, trop dur ou trop exigeant. Vous le savez, elle se mérite. Alors êtes-vous prêt aux efforts que nécessite cette délivrance ?
« Les gagnants cherchent des moyens, les perdants des excuses » – Franklin Roosevelt
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