À l’échelle mondiale, l’addiction à l’alcool concerne environ 5% de la population, et en France, près de 10% des adultes en souffrent. Le tabagisme est un autre fléau, avec 15% de Français qui fument régulièrement. Quant aux addictions comportementales, comme le jeu pathologique, elles affectent environ 1,3% de la population française. L’usage excessif des réseaux sociaux est également préoccupant, touchant près de 30% des jeunes.
Ces chiffres montrent à quel point l’addiction, qu’elle soit liée à des substances ou à des comportements, est un phénomène répandu qui impacte de nombreuses vies.
Mais comment ces dépendances se forment-elles réellement, et surtout, comment peut-on s’en libérer ? Explorons ensemble ces questions essentielles.
Comment se forment les addictions ?
Les addictions se développent rarement du jour au lendemain. Elles progressent souvent par étapes, commençant par des usages dits « récréatifs », comme boire un verre de vin ou fumer une cigarette, qui peuvent évoluer vers des comportements excessifs et, finalement, vers des usages pathologiques. Ces derniers se manifestent par une incapacité à contrôler la consommation, même face aux conséquences négatives pour la santé ou la vie quotidienne.
Les racines psychologiques de l’addiction
Les addictions sont souvent le reflet d’un besoin émotionnel non satisfait. Stress, solitude, anxiété ou traumatismes non résolus peuvent entraîner la recherche de comportements ou de substances capables de soulager temporairement ces malaises intérieurs.
Les traumatismes jouent un rôle particulièrement important dans la formation des addictions. Après avoir vécu un événement traumatisant, la personne peut ressentir des émotions profondes de peur, de colère ou d’impuissance.
Ces émotions, si elles ne sont pas exprimées ou traitées, peuvent pousser à l’évitement.
Beaucoup cherchent à apaiser cette souffrance par des comportements compulsifs ou des substances addictives.
Par exemple, une personne ayant vécu un accident grave ou une séparation brutale pourrait développer une dépendance à l’alcool ou aux drogues pour tenter de « noyer » les émotions douloureuses.
Addiction et fonctionnement du cerveau
Le mécanisme de récompense
Notre cerveau est conçu pour rechercher des plaisirs immédiats.
Lorsque nous faisons quelque chose qui nous procure du plaisir (comme manger un bon repas ou passer du temps avec des amis), notre cerveau libère de la dopamine, créant une sensation de satisfaction.
Les substances ou comportements addictifs stimulent ce même système de récompense, mais à un degré plus élevé.
Cela conduit à une recherche constante de la même sensation, avec des doses ou des fréquences qui augmentent progressivement.
Etat de "manque"
Les prises fréquentes d’alcool ou de drogues provoquent un déséquilibre dans le système cérébral, à l’origine du phénomène de manque.
Ces substances perturbent le cerveau, qui, saturé, doit rétablir son équilibre pour fonctionner normalement.
Avec des drogues stimulantes comme la cocaïne ou les amphétamines, ce manque peut se manifester de manière très intense.
Pour retrouver un état de normalité, la personne ressent alors une forte compulsion à reprendre sa consommation.
La différence entre addiction et dépendance
Il est important de distinguer l’addiction de la dépendance, même si ces deux termes sont souvent utilisés de manière interchangeable.
La dépendance physique survient lorsque le corps s’habitue à une substance au point qu’un arrêt soudain provoque des symptômes de sevrage.
Exemple : une personne qui consomme de l’alcool quotidiennement peut devenir physiquement dépendante, ce qui signifie que son corps réagit négativement lorsqu’elle arrête de boire, avec des symptômes tels que tremblements, nausées ou anxiété.
L’addiction, quant à elle, va plus loin que la simple dépendance physique. Elle inclut un besoin psychologique intense de consommer une substance ou de réaliser un comportement, malgré les conséquences négatives sur la vie quotidienne.
Reprenons l’exemple de l’alcool : une personne peut être physiquement dépendante sans être nécessairement « addict » si elle consomme régulièrement mais peut contrôler sa consommation. En revanche, une personne qui continue de boire malgré la dégradation de ses relations personnelles, la perte d’emploi ou des problèmes de santé est davantage dans un schéma d’addiction.
L’addiction inclut donc un aspect compulsif, un besoin de retrouver les sensations associées à la consommation, même au détriment de sa propre vie.
Comment reconnaître une addiction ?
Il existe de nombreux critères qui permettent de repérer les signes d’une addiction :
- Incapacité à résister à l’envie de passer à l’acte.
- Le besoin de passer à l’acte dépasse le plaisir de passer à l’acte.
- Le passage à l’acte semble calmer des tensions et angoisses.
- Perte de son self-control dès le début de la crise.
- Désir d’augmenter l’intensité des effets produits par la substance ou comportement addictif.
- Adoption de comportements à risque en cas d’impossibilité de passer à l’acte (agressivité, dépenses incontrôlées, incivilité).
De manière générale, la personne doit prendre au sérieux sa consommation si elle observe qu’à cause d’elle, elle vit des répercussions dans sa vie sentimentale, sociale et professionnelle.
Une autre façon de savoir si nous nous approchons d’une addiction est de tout simplement arrêter le comportement (arrêter de boire de l’alcool quelques jours par exemple) : si cela ne pose aucun problème particulier, c’est que nous gardons le contrôle par rapport à la substance. Mais si nous ressentons un manque ou adoptons des comportements compensatoires, cela indique que notre relation à la substance ou au comportement est problématique.
Types d’addictions
1- Les addictions aux substances psychoactives
Ces substances auront une action directe sur le système nerveux central.
Exemple : les produits licites et réglementés (tabac, alcool…), ceux détournés de leur usage (médicaments, poppers, colles, solvants, etc.) ou illicites (cannabis, cocaïne, ecstasy, etc.).
Ces produits sont classées en 3 catégories en fonction de leur actions sur le système nerveux :
- Sentiment d’apaisement : alcool, tranquillisants, cannabis.
- Stimulation : cocaïne, amphétamines, ecstasy.
- Hallucinations : LSD, champignons hallucinogènes.
Cas Particulier : Addiction à l’alcool
La dépendance à l’alcool, ou alcoolodépendance, concerne 8% de la population française. Être vigilant si la personne :
- Pense souvent à l’alcool, a une envie irrésistible de boire.
- Dépasse le seuil de consommation considéré par l’OMS comme limite quotidienne (3 verres d’alcool pour un homme, 2 pour une femme).
- Prend le premier verre de plus en plus tôt dans la journée.
- Éprouve des tentatives d’arrêt échouées.
- Présente une tolérance de plus en plus élevée à l’alcool.
- Se met en danger ou met d’autres en danger.
2- Les addictions comportementales
Elles regroupent toute activité dont le niveau de pratique est excessivement élevé et perturbe le fonctionnement « normal » de l’individu.
Ces addictions comportementales activent les mêmes circuits neurophysiologiques que ceux impliqués lors de la consommation de substances psychoactives.
Exemple : les jeux, le sport, le sexe, le shopping, les réseaux sociaux, l’alimentation, le travail, etc.
Pourquoi se libérer d'une addiction n'est pas si facile ?
Le conditionnement neurologique
À force de répéter un comportement, le cerveau finit par créer des « chemins neuronaux » (des autoroutes de l’information) qui rendent cette habitude presque automatique.
Ces chemins renforcent la dépendance et rendent difficile toute tentative de se libérer. Le cerveau est ainsi conditionné à anticiper la récompense.
Les émotions non résolues et les traumatismes
Les addictions sont souvent des tentatives de masquer des émotions douloureuses.
En effet, les traumatismes, lorsqu’ils ne sont pas reconnus ou pris en charge, peuvent engendrer une profonde insécurité émotionnelle. Pour faire face à cette douleur intérieure, beaucoup se tournent vers des comportements addictifs comme moyen de survie.
L’addiction devient alors une manière d’échapper à des émotions difficiles à gérer, souvent qualifiées de « négatives ».
En ne s’attaquant pas à ces causes profondes, la personne reste piégée dans un cycle où le comportement addictif devient un refuge.
Par exemple, une personne ayant subi une violence dans son enfance pourrait trouver dans une addiction à la drogue un moyen d’échapper à ces souvenirs insupportables.
Le déni et la peur du changement
Reconnaître une addiction et vouloir y mettre fin n’est pas simple.
Beaucoup de personnes vivent dans le déni, convaincues qu’elles peuvent contrôler la situation.
De plus, l’idée de changer et d’abandonner une habitude familière peut être effrayante. Par peur de l’inconnu, la personne préfère souvent s’accrocher à son comportement addictif, même si cela signifie rester coincée dans une zone de confort qui, en réalité, la détruit progressivement.
Comment s’en libérer ?
Prendre conscience du problème
Le premier pas vers la guérison est souvent le plus difficile : reconnaître l’addiction.
Prendre conscience des conséquences négatives sur la santé physique, mentale et émotionnelle est une étape essentielle. C’est le moment où l’on comprend que l’addiction ne peut plus être ignorée.
Traiter les origines de l'addiction
Les addictions révèlent souvent un mal-être plus profond, souvent lié à des traumatismes non résolus.
Pour surmonter cette souffrance, il est essentiel de consulter un professionnel qui saura nous aider à identifier et à traiter les émotions refoulées qui alimentent le mal-être. En s’attaquant directement aux racines de cette douleur, il devient possible de réduire la dépendance aux comportements ou aux substances addictives, qui servent souvent d’échappatoire.
Malgré tout, la guérison est un processus qui ne doit pas être entrepris seul. Il est important de s’entourer de personnes bienveillantes et de rechercher un soutien professionnel, que ce soit à travers des groupes de parole, l’accompagnement d’un thérapeute ou la présence d’amis capables d’écouter et de comprendre.
Parmi les méthodes efficaces pour traiter les addictions, l’hypnose humaniste se distingue par sa capacité à explorer en profondeur l’inconscient, là où se cachent souvent les véritables causes de la dépendance. Ces causes incluent des émotions négatives non résolues et des schémas de pensée autodestructeurs qui déclenchent et entretiennent les comportements addictifs.
Grâce à cette exploration, l’hypnose humaniste permet non seulement d’identifier les origines de la dépendance, mais aussi de transformer les réactions émotionnelles et les comportements associés. En aidant la personne à prendre conscience de ses blocages et à développer son autonomie, cette approche ouvre la voie pour sortir durablement du cycle destructeur des addictions.
Adopter des stratégies d’adaptation saines
Une fois l’addiction identifiée et les émotions parasites libérées, il est important de développer de nouvelles stratégies d’adaptation.
Cela peut inclure la pratique d’activités physiques, la méditation, l’écriture ou toute autre activité qui apporte du plaisir sans nuire à soi-même. Des activités comme la photographie, le bénévolat ou même des projets créatifs peuvent offrir une évasion saine.
Conclusion
L’addiction est un phénomène complexe qui dépasse le simple cadre d’une dépendance physique ou d’un comportement compulsif. Elle se manifeste souvent comme une réponse à des émotions profondes et à des traumatismes non résolus. Reconnaître une addiction est le premier pas vers la guérison, un parcours qui nécessite une prise de conscience, un travail émotionnel approfondi et un soutien adéquat. Les signaux d’une addiction peuvent être subtils, mais ils impactent gravement la vie quotidienne, affectant les relations personnelles, la santé mentale et physique, ainsi que la vie professionnelle.
Sortir du cycle de l’addiction est un parcours difficile mais tout à fait réalisable. Cela exige du temps et des efforts, mais la récompense en vaut vraiment la peine. En libérant les émotions parasites et en assumant la responsabilité de ses choix, chacun peut découvrir ses véritables aspirations et ses besoins profonds. En s’attaquant aux causes racines, il devient possible de retrouver un équilibre et de rétablir des relations saines avec soi-même et les autres.
L’hypnose humaniste se révèle alors être une méthode efficace, offrant un travail ciblé sur les émotions et un accompagnement vers l’autonomie. Avec une intention claire et une volonté forte, chacun peut transformer sa vie. L’avenir est à construire, et chaque pas vers la libération est une victoire à célébrer !
« La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter »
Mère Teresa
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